Feminist Gift Economy 
A Maternalist Alternative to Patriarchy and Capitalism  

Feminist Gift Economy
A Maternalist Alternative to Patriarchy and Capitalism

Volume 34, Numbers 1,2

Guest edited by: Barbara Alice Mann, Angela Miles, Sheila Molloy, Chang Pilwha, and Genevieve Vaughan

ORDER

Editorial, by Barbara Alice Mann, Angela Miles, Sheila Molloy, Chang Pilwha, and Genevieve Vaughan

 

Today, we are facing the frightening social and environmental consequences of “modern” patriarchal colonial capitalism. Still, egalitarian, life- and mother-honouring social relations and world view, exemplified in Indigenous societies and still pervasive though unrecognized in “advanced” capitalist society, offer vital inspiration and evidence that “another world” is possible. Genevieve Vaughan’s theorizing of gift economy and gift paradigm is an essential resource in this struggle. She reminds us that other-oriented giving and receiving, embodied quintessentially in maternal relations, form us all as individual human beings dependent on others for survival.
Giving and receiving is the basic human and economic relation-creating process, affirming the intrinsic value of the direct receiver, and of others as the gift flows on. Giving has been paradigmatic of humanity and human community for many tens of thousands of years and remains central today, though invisible and denied as an economic paradigm.
Self-referencing exchange (and not just unequal exchange) actually interrupts connection and relationship building with many negative consequences. It divides economic, social, ecological, legal, educational, cultural, spiritual, personal and natural realms, which in matriarchal Indigenous gift economies, are united in affirming intrinsic value and building relationships.
We are homo donans before and more deeply than we are homo sapiens. Yet, this is forgotten. Quid-pro-quo exchange is presumed to be the predominant and defining human social interaction. Unilateral giving is seen only as a periodic individual behavior choice. In the dominant imaginary, we have shrunk to homo economicus.
Gift economy uncovers a deeper materialism grounded in maternal giving and receiving that includes the possibility of passing the gifts on in a world beyond the hungry mechanism of bilateral exchange. Far from seeking to have the value of the maternal economy and free gifts of nature measured with the tools of exchange, we need to evaluate the market in gift terms, by how adequately it satisfies peoples’ needs.
Articles in Part One introduce Indigenous and feminist gift culture and theory. Articles in Part Two and Three bring gift lenses to Islamic, Jewish, Anishnaabe culture and social organization, and to specific historical events, institutions, and elements of life in Canada, Colombia, Europe, France, Germany, Italy, Senegal, the UK, and U.S. These articles are an exciting testimony to the varied promise of gift-informed analyses, and possibilities of a better world built on life- and mother-honouring social relations.

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Aujourd’hui nous devons faire face aux conséquences désastreuses pour la société et l’environnement dans la foulée d’alisme “moderne” patriarcal et colonial. Et pourtant, il existe des sociétés autochtones toujours en activité, où une vision du monde, une vie égalitaire respecte la maternité, mais ne sont pas reconnues par nos sociétés capitalistes dites «évoluées». De là nous viennent une inspiration et l’evidence d’un autre monde possible. Nous devons à Geneviève Vaughan, dont les travaux théoriques sur l’économie et les paradigmes du don apportent une ressource essentielle à ce débat. Elle nous rappelle que les autres relations qui ont intégré les concepts issus de la maternité font de nous des individus qui dépendent des autres pour survivre.
Donner et recevoir est le processus à la base de tout contact économique et humanitaire. Il confirme la valeur intrinsèque du donneur et les autres impliqués dans le flot des échanges. Le don a été le paradigme de l’humanité et des communautés humaines depuis des millénaires, et reste central de nos jours, quoiqu’invisible et dénigré comme paradigme économique.
L‘échange auto-référencié—pas seulement l’échange inégal—interrompt la connexion et la construction des relations avec des conséquences néfastes. Il divise les sphères économiques, écologiques, légales, éducatives, culturelles, spirituelles, personnelles et naturelles, alors que les économies matriarcales inhérentes aux autochtones unifient les relations intimes. Nous avons été des «homo donans» avant d’être des «homo sapiens». Nous l’avons oublié! L’échange donnant-donnant est présumé dominant, et définit l’interaction sociale. Par ailleurs, le don unilatéral est perçu comme un choix individuel et sporadique. Dans l’imagerie dominante, nous sommes devenus des «homo economicus».
L’économie du don révèle un matérialisme enfoui profondément dans le donner et le recevoir maternels et inclut la possibilité de donner dans un monde au-delà des exigeants mécanismes de l’échange bilatéral. Loin de chercher à calculer la valeur du don de l’économie maternelle, et ceux gratuits dans la nature, avec les instruments d’échange, nous devrions évaluer le marché en fonction du don et chercher comment il satisfait les besoins de la société.
Les articles de la première section abordent la culture autochtone et féministe du don et sa théorie. Les deuxième et troisième sections jettent un œil sur les cultures Juive, Musulmane et Anishaabe, leur organisation sociale et certains évènements historiques spécifiques. De plus, nous apprenons les conditions de vie au Canada, en Colombie, en Europe, en France, en Allemagne, en Italie, au Sénégal, en Angleterre et aux Etats-Unis. Ces articles sont des témoignages excitants qui nous promettent une information sur les analyses et les possibilités qui appréhendent un monde basé sur des relations sociales qui honoreront les mères.